Il me revient en mémoire,
Il me revient en mémoire,
Il me revient des images,
Un village,
Mon village.
Il me revient en mémoire,
Je ne sais pas,
Comme un songe,
Cette histoire
Et voilà qu‘au loin,
S‘avance
Mon enfance,
Mon enfance.
C‘était, je crois, un dimanche.
C‘était, je crois, en novembre.
Qu‘importe,
Mais je revois l‘usine.
Oui, l‘usine
Se dessine.
Surgit
Du livre d‘images
Un ciel gris d‘acier,
Une angoisse
Et des pas lourds
Qui se traînent
Et les ombres
Qui s‘avancent.
C‘était, j‘en suis sûre,
Un dimanche.
C‘était, j‘en suis sûre,
En novembre
Et se détache une image,
Un visage,
Ton visage.
Où allais-tu
Sur cette route,
Comme
Une armée en déroute ?
Et tout devient tranparence
Et tu deviens une absence.
Tout me revient
En mémoire :
Le ciel
Et Novembre
Et l‘histoire
Et les pas
Qui se rapprochent
Et s‘avancent
En cadence.
Toi, où es-tu ?
Je te cherche.
Où es-tu ?
Je te cherche,
Toi, mon passé,
Ma mémoire,
Toi,
Ressorti de l‘histoire
Qui était, j‘en suis sûre,
Un dimanche,
En novembre.
Ton visage,
Toi,
Sur cette route,
Figé
Et les ombres
Qui te frappent
Et t‘emportent.
Il me revient des images,
Ce village,
Ton visage,
Toi,
Seul sur cette route,
Comme une armée en déroute
Et les pas
Qui s‘approchent
En cadence,
En cadence.